Selon une étude de l’INSEE, près de 30% des acheteurs immobiliers en France sont en réalité des vendeurs qui souhaitent réinvestir dans un nouveau projet ( Source INSEE ). Le marché immobilier actuel est marqué par des taux d’intérêt fluctuants et une demande variable selon les zones géographiques. Les motivations pour vendre et réinvestir sont multiples : besoin d’un logement plus grand pour accueillir une famille qui s’agrandit, opportunité de réaliser un investissement locatif, désir de changer de région ou de se rapprocher de son lieu de travail.
Toutefois, jongler entre la vente d’un bien, l’obtention d’un nouvel emprunt et l’optimisation de la mise de fonds issue de la vente peut s’avérer complexe. La réussite repose sur une planification rigoureuse et une compréhension fine des mécanismes financiers. Nous aborderons l’importance de l’apport, les stratégies pour optimiser la vente, la négociation du prêt, le choix du réinvestissement et l’optimisation fiscale.
Comprendre l’importance de l’apport pour les vendeurs en réinvestissement
La contribution personnelle est un élément central dans tout projet d’acquisition immobilière, et son importance est d’autant plus grande pour les vendeurs qui réinvestissent. Elle influence directement les conditions d’emprunt et ouvre la porte à des opportunités d’investissement plus intéressantes. Comprendre les raisons de cette importance et les différentes sources de la mise de fonds permet d’optimiser sa stratégie financière.
Pourquoi la mise de fonds est cruciale
- Diminution du montant emprunté : Une mise de fonds conséquente réduit le montant que vous devez emprunter, ce qui se traduit directement par des mensualités moins élevées et un coût total du crédit significativement réduit. Par exemple, pour un bien à 300 000€, une mise de fonds de 60 000€ (20%) réduit le montant à emprunter à 240 000€, diminuant ainsi les intérêts versés sur la durée du prêt.
- Négociation des taux d’intérêt : Les banques considèrent une contribution personnelle importante comme un signe de confiance et de capacité financière. Cela vous permet de négocier plus facilement des taux d’intérêt plus avantageux, car vous représentez un risque moins élevé pour l’établissement prêteur. Les taux peuvent varier significativement en fonction de la mise de fonds.
- Accès à des offres de prêt plus avantageuses : Une mise de fonds substantielle peut vous ouvrir les portes de certaines offres de prêt plus attractives, comme des prêts à taux fixe sur des durées plus longues, offrant une meilleure visibilité sur vos mensualités.
- Crédibilité auprès des banques : La contribution est un signal fort envoyé à la banque. Elle démontre votre capacité à épargner, votre sérieux et votre gestion financière responsable, renforçant ainsi votre crédibilité et facilitant l’obtention du prêt.
Définition de l’apport : sources et composition
La contribution personnelle ne se limite pas uniquement au produit de la vente immobilière. Elle peut provenir de différentes sources, chacune ayant ses spécificités. Il est important de bien identifier et de combiner ces sources pour optimiser votre apport global.
- Le produit de la vente immobilière : Il s’agit de la principale source de la mise de fonds pour un vendeur en réinvestissement. L’apport net se calcule en soustrayant du prix de vente le remboursement du prêt initial, les frais de vente (agence immobilière, diagnostics, etc.) et les impôts éventuels sur la plus-value. Par exemple, pour un prix de vente de 250 000€, un remboursement de prêt de 100 000€, 15 000€ de frais de vente et 5 000€ d’impôts sur la plus-value, l’apport net sera de 130 000€.
- L’épargne personnelle : L’épargne personnelle (comptes d’épargne, assurances-vie, etc.) peut compléter la mise de fonds issue de la vente. Plus votre épargne est importante, plus vous pourrez augmenter votre apport global et améliorer vos chances d’obtenir un prêt avantageux.
- Aides et prêts aidés : Des dispositifs spécifiques comme le Prêt à Taux Zéro (PTZ) pour les primo-accédants (sous conditions), les prêts Action Logement, ou d’autres aides locales peuvent être mobilisés pour augmenter la contribution, bien que leur éligibilité puisse être limitée dans le cadre d’un réinvestissement. Renseignez-vous sur les conditions d’éligibilité auprès des organismes concernés.
- Dons et successions : Si vous avez reçu un don ou un héritage, ces sommes peuvent également être utilisées pour constituer votre mise de fonds.
Gestion stratégique de la contribution : optimisation et allocation
Une fois la contribution constituée, il est crucial de la gérer stratégiquement pour maximiser son impact sur votre projet de réinvestissement. Plusieurs options s’offrent à vous, et il est important de bien les peser en fonction de votre situation personnelle et de vos objectifs.
- Prioriser le remboursement anticipé : Si vous avez la possibilité de rembourser une partie de votre prêt immobilier actuel avant de vendre, cela peut être une option intéressante pour réduire le capital restant dû et ainsi augmenter votre apport net. Toutefois, il est important d’analyser les éventuelles pénalités de remboursement anticipé, qui peuvent rendre cette option moins avantageuse. Contactez votre banque pour connaître le montant de ces pénalités.
- Anticiper les frais annexes : Il est essentiel de provisionner une partie de votre contribution pour couvrir les frais annexes liés à l’achat de votre nouveau bien, tels que les frais de notaire (environ 7 à 8% du prix d’achat dans l’ancien), les travaux éventuels, les frais de déménagement, etc.
- Diversifier l’allocation de la contribution : Il peut être judicieux de ne pas investir la totalité de votre mise de fonds dans l’apport initial pour le nouveau prêt. Conserver une partie pour d’autres investissements (bourse, SCPI , etc.) ou constituer un fonds d’urgence peut vous offrir une plus grande flexibilité financière.
Stratégies pour optimiser la vente et maximiser l’apport
Pour maximiser l’apport issu de la vente de votre bien immobilier, il est crucial d’adopter une stratégie de vente efficace. Cela passe par la préparation minutieuse du bien, l’optimisation du timing de la vente et la maîtrise des techniques de négociation du prix.
Préparation de la vente : mise en valeur du bien
La première impression est souvent décisive lors d’une visite immobilière. Mettre en valeur votre bien peut faire la différence et vous permettre d’obtenir un meilleur prix de vente.
- Home staging : Le home staging consiste à rendre votre bien plus attractif pour les acheteurs potentiels en le dépersonnalisant, en effectuant des réparations mineures et en optant pour une décoration neutre et actuelle. Un investissement modeste en home staging peut se traduire par une augmentation significative du prix de vente, selon l’agence immobilière X ( Source Agence X ).
- Diagnostics immobiliers : Anticiper les diagnostics immobiliers obligatoires (DPE, amiante, plomb, etc.) et les présenter de manière transparente aux acheteurs est un gage de sérieux et de confiance. Cela peut éviter des négociations à la baisse du prix de vente.
- Estimation réaliste du prix : Une estimation précise et adaptée au marché est essentielle pour éviter une vente trop lente ou une décote importante. Faites appel à plusieurs professionnels (agences immobilières, experts immobiliers) pour obtenir une estimation objective de la valeur de votre bien. Selon MeilleursAgents, le prix moyen au mètre carré en France en 2023 est d’environ 3 200€, mais cela varie considérablement selon les régions et les villes ( Source MeilleursAgents ).
- Pré-vente confidentielle : Avant de diffuser votre annonce sur les plateformes classiques, proposez une « pré-vente » confidentielle à votre réseau (agence immobilière, bouche-à-oreille). Cela peut vous permettre d’obtenir une offre rapidement et à un prix plus élevé, sans les inconvénients d’une exposition publique prolongée.
Optimisation du timing : choisir le bon moment pour vendre
Le moment où vous décidez de mettre votre bien en vente peut avoir un impact significatif sur le prix que vous obtiendrez. Analyser les tendances du marché et prendre en compte la saisonnalité peut vous aider à optimiser le moment de votre vente.
- Analyse du marché immobilier local : Étudiez les tendances du marché immobilier local (offre, demande, prix) pour identifier les périodes les plus favorables à la vente. Consultez les annonces immobilières, les études de marché publiées par les notaires et les avis de professionnels.
- Saisonnalité : La demande immobilière est souvent plus forte au printemps et à l’automne. Mettre votre bien en vente pendant ces périodes peut augmenter vos chances d’obtenir un meilleur prix.
- Synchroniser la vente et l’achat : La synchronisation de la vente de votre bien actuel et de l’achat de votre nouveau logement peut être complexe. Plusieurs options s’offrent à vous : prêt relais (pour financer l’achat avant la vente), vente en viager (pour percevoir une rente à vie), achat en VEFA (Vente en l’État Futur d’Achèvement), etc. Chaque option a ses avantages et ses inconvénients, qu’il est crucial de considérer.
Négociation du prix de vente : techniques et astuces
La négociation du prix de vente est une étape cruciale pour maximiser votre apport. Maîtriser les techniques de négociation peut vous permettre d’obtenir le meilleur prix possible pour votre bien.
- Mettre en avant les atouts du bien : Soulignez les caractéristiques positives de votre bien (emplacement, luminosité, superficie, agencement, prestations, etc.) et les améliorations que vous avez apportées (rénovation, isolation, équipements, etc.).
- Connaître ses limites : Définissez un prix minimum acceptable en dessous duquel vous ne souhaitez pas vendre. Ne cédez pas à la pression et restez ferme sur vos exigences.
- Gérer les offres d’achat : Analysez attentivement les offres d’achat en fonction du prix, des conditions suspensives (obtention d’un prêt, diagnostics, etc.) et du profil de l’acheteur. Privilégiez les offres les plus solides et les moins contraignantes.
- Vente aux enchères : Envisagez la vente aux enchères (en ligne ou traditionnelle) pour créer une compétition entre les acheteurs et potentiellement obtenir un prix plus élevé. Cette option peut être particulièrement intéressante pour les biens atypiques ou situés dans des zones très demandées.
Négociation du prêt immobilier : tirer parti de l’apport pour obtenir les meilleures conditions
Votre mise de fonds est un atout majeur lors de la négociation de votre prêt immobilier. Il est donc essentiel de bien préparer votre dossier, de comparer les offres de prêt et de maîtriser les stratégies de négociation pour obtenir les meilleures conditions possibles.
Préparation du dossier de prêt : documents et informations clés
Un dossier de prêt complet et bien préparé est un gage de sérieux et facilite l’obtention d’un accord favorable. Rassemblez tous les documents nécessaires avant de contacter les banques.
- Justificatifs de revenus : Fournissez vos bulletins de salaire des trois derniers mois, votre avis d’imposition et tout autre document justifiant vos revenus (revenus fonciers, pensions, etc.).
- Relevés bancaires : Présentez vos relevés bancaires des trois derniers mois pour montrer une bonne gestion financière et l’absence d’incidents de paiement.
- Compromis de vente du bien actuel : Joignez le compromis de vente de votre bien actuel comme preuve de la disponibilité de votre contribution personnelle.
- Lettre de motivation : Rédigez une lettre de motivation détaillant votre projet d’investissement, expliquant pourquoi vous êtes un bon profil d’emprunteur et mettant en avant vos atouts (contribution importante, stabilité professionnelle, etc.).
Comparaison des offres de prêt : taux, assurances, garanties et frais
Il est indispensable de comparer les offres de prêt de différentes banques et courtiers pour obtenir les meilleures conditions. Ne vous contentez pas du taux d’intérêt, mais examinez attentivement tous les éléments constitutifs du coût total du crédit.
Type de frais | Fourchette de prix | Commentaire |
---|---|---|
Frais de dossier | 500€ – 1500€ | Négociables, renseignez vous sur les offres promotionnelles. |
Frais de garantie (hypothèque ou caution) | 1% – 2% du montant emprunté | Varie selon le type de garantie (Crédit Logement, caution mutuelle…). |
Assurance emprunteur | 0,10% – 1% du montant emprunté par an | Peut être déléguée, comparez les offres ! |
- Comparateur en ligne : Utilisez un comparateur en ligne pour obtenir une première estimation des offres de prêt disponibles sur le marché.
- TAEG : Le Taux Annuel Effectif Global (TAEG) représente le coût total du crédit, incluant les intérêts, les frais de dossier, l’assurance emprunteur et les frais de garantie. Comparez les offres sur la base du TAEG pour avoir une vision globale du coût du crédit.
- Assurance emprunteur : L’assurance emprunteur représente une part importante du coût total du crédit. La loi Lagarde vous permet de choisir librement votre assurance emprunteur. Comparez les offres proposées par la banque avec celles proposées par des assureurs externes (délégation d’assurance) pour trouver l’offre la plus avantageuse.
- Frais de dossier : Négociez les frais de dossier avec la banque. Ils sont souvent négociables, surtout si vous avez un bon profil d’emprunteur.
Stratégies de négociation : la mise de fonds comme levier
Votre contribution personnelle est un atout majeur lors de la négociation de votre prêt immobilier. Utilisez-le à votre avantage pour obtenir les meilleures conditions.
Mise de fonds | Impact sur le taux d’intérêt (estimation) |
---|---|
10% | Taux standard |
20% | Taux potentiellement réduit de 0,1% à 0,2% |
30% et plus | Taux potentiellement réduit de 0,2% à 0,4% |
- Mettre en avant la contribution importante : Soulignez l’impact positif de votre apport sur le risque pour la banque. Une mise de fonds conséquente réduit le montant que vous devez emprunter et diminue le risque de défaut de paiement.
- Jouer la concurrence : Utilisez les offres concurrentes pour obtenir de meilleures conditions. Montrez à votre banque que vous avez d’autres options et qu’elle doit s’aligner pour vous conserver comme client.
- Négocier le taux d’intérêt : Demandez une réduction du taux d’intérêt en fonction de votre mise de fonds et de votre solvabilité. N’hésitez pas à argumenter et à justifier votre demande. En octobre 2023, le taux moyen des prêts immobiliers en France se situe autour de 4,20% (Source : Observatoire Crédit Logement/CSA ).
- Négocier la modularité des remboursements : Demandez la possibilité de moduler vos mensualités en fonction de vos revenus. Cela vous permettra d’adapter vos remboursements en cas de difficultés financières ou d’événements imprévus.
- Absence de pénalités de remboursement anticipé : Proposez une contribution plus importante en échange d’une absence de pénalités de remboursement anticipé. Cela vous offrira plus de flexibilité dans le futur, si vous souhaitez revendre votre bien ou rembourser votre prêt par anticipation.
Le réinvestissement : choisir le bon investissement après la vente
Une fois la vente de votre bien réalisée et votre prêt immobilier négocié, il est temps de choisir le bon investissement pour votre réinvestissement. Plusieurs options s’offrent à vous, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. Il est important de définir vos objectifs, d’analyser le marché et de réaliser une due diligence approfondie.
Définir ses objectifs d’investissement : rendement, plus-value, diversification
Avant de vous lancer dans un nouvel investissement immobilier, prenez le temps de définir clairement vos objectifs. Quel est le rendement que vous visez ? Êtes-vous à la recherche d’une plus-value à long terme ? Souhaitez-vous diversifier votre patrimoine ?
- Évaluer sa tolérance au risque : Choisissez un type d’investissement adapté à votre profil de risque. Si vous êtes averse au risque, privilégiez des investissements plus sécurisés, comme l’achat d’une résidence principale ou l’investissement dans des SCPI . Si vous êtes prêt à prendre plus de risques, vous pouvez envisager l’achat d’un bien locatif dans une zone à fort potentiel de croissance.
- Définir ses besoins financiers : Estimez le montant des revenus locatifs dont vous avez besoin pour compléter vos revenus actuels. Cela vous aidera à déterminer le type de bien et la localisation à privilégier.
- Diversifier son portefeuille : Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. Diversifiez votre portefeuille d’investissements en investissant dans différents types de biens (résidence principale, locatif, SCPI, etc.) et dans différentes zones géographiques.
Différents types d’investissement immobilier : résidence principale, locatif, SCPI, etc.
Le marché immobilier offre une multitude d’opportunités d’investissement. Il est important de connaître les différents types de biens et de choisir celui qui correspond le mieux à vos objectifs et à votre profil.
- Résidence principale : Le réinvestissement dans une résidence principale peut être un choix judicieux si vous souhaitez améliorer votre confort de vie et bénéficier d’un cadre de vie plus agréable. Cependant, il est important de noter que la résidence principale n’est pas un investissement au sens strict, car elle ne génère pas de revenus directs.
- Investissement locatif : L’investissement locatif consiste à acheter un bien immobilier pour le louer et percevoir des revenus locatifs. Il peut s’agir d’un appartement, d’une maison, d’un studio, etc. Le choix du type de bien et de la localisation est crucial pour assurer la rentabilité de votre investissement.
- SCPI : Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) permettent d’investir dans l’immobilier de manière indirecte, en achetant des parts de sociétés qui détiennent un patrimoine immobilier diversifié (bureaux, commerces, logements, etc.). Les SCPI offrent une diversification et une mutualisation des risques, et délèguent la gestion du patrimoine à des professionnels. En 2022, le rendement moyen des SCPI était d’environ 4,5% (Source : ASPIM ). Il existe différents types de SCPI : SCPI de rendement (axées sur la distribution de revenus), SCPI de plus-value (axées sur la valorisation du capital) et SCPI fiscales (axées sur la réduction d’impôt). Avant d’investir, étudiez attentivement le Document d’Information Clé pour l’Investisseur (DICI) et tenez compte des frais de gestion et des risques de perte en capital.
- Investissement locatif meublé (LMNP/LMP) : L’investissement locatif meublé (Location Meublée Non Professionnelle/Professionnelle) offre des avantages fiscaux intéressants, notamment la possibilité de déduire les charges de vos revenus locatifs et de bénéficier d’un régime fiscal avantageux.
- Niches en croissance : Explorez les opportunités d’investissement dans des niches en croissance, comme le coliving (location en colocation), les seniories (résidences pour seniors) ou les résidences étudiantes. Ces types de biens répondent à des besoins spécifiques et peuvent offrir des rendements attractifs.
Analyse du marché et due diligence : localisation, potentiel locatif, rentabilité
Avant de vous engager dans un investissement immobilier, il est essentiel d’analyser le marché et de réaliser une due diligence approfondie pour évaluer le potentiel locatif et la rentabilité du bien.
- Étudier le marché locatif local : Analysez la demande locative dans la zone géographique ciblée, les loyers pratiqués, le taux de vacance locative, etc.
- Évaluer le potentiel de plus-value : Choisissez une localisation avec un fort potentiel de croissance démographique et économique. Renseignez-vous sur les projets de développement urbain (transports, infrastructures, commerces, etc.) qui pourraient valoriser votre bien à long terme.
- Réaliser une due diligence approfondie : Vérifiez l’état du bien, les charges de copropriété, les éventuelles contraintes (servitudes, risques naturels, etc.), les diagnostics techniques, etc. Faites appel à un professionnel (expert immobilier, diagnostiqueur, etc.) pour vous accompagner dans cette démarche.
- Outils d’analyse : Utilisez des outils d’analyse de données immobilières pour identifier les zones à fort potentiel et les biens sous-évalués. Ces outils vous permettent d’accéder à des informations précises sur les prix, les loyers, la demande locative, etc.
Optimisation fiscale du réinvestissement
L’optimisation fiscale est un aspect essentiel du réinvestissement immobilier. Il est important de connaître les règles applicables à la plus-value immobilière, les dispositifs de défiscalisation et les options pour optimiser vos revenus locatifs.
Plus-value immobilière : calcul, exonérations et abattements
La plus-value immobilière est la différence entre le prix de vente et le prix d’acquisition d’un bien immobilier. Elle est soumise à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. Cependant, il existe des exonérations et des abattements qui peuvent réduire l’imposition. Il est conseillé de se rapprocher d’un expert comptable pour une optimisation personnalisée.
- Calcul de la plus-value : La plus-value brute se calcule en soustrayant du prix de vente le prix d’acquisition, les frais d’acquisition (notaire, agence, etc.) et les travaux réalisés, sous certaines conditions. Des abattements pour durée de détention sont ensuite appliqués pour réduire la plus-value imposable.
- Exonérations : Certaines situations permettent d’être exonéré de l’impôt sur la plus-value, notamment la vente de la résidence principale, la donation ou la succession.
- Abattements : Des abattements pour durée de détention sont appliqués sur la plus-value imposable, réduisant progressivement l’impôt à mesure que la durée de détention augmente. Selon le Code Général des Impôts, après 22 ans de détention, la plus-value est exonérée d’impôt sur le revenu, et après 30 ans, elle est exonérée de prélèvements sociaux ( Source CGI ).
Dispositifs de défiscalisation immobilière : pinel, denormandie, etc.
Les dispositifs de défiscalisation immobilière (Pinel, Denormandie, etc.) permettent de bénéficier d’une réduction d’impôt en contrepartie d’un engagement de location. Il est important de bien comprendre les conditions d’éligibilité, les avantages fiscaux et les engagements de chaque dispositif pour choisir celui qui correspond le mieux à votre situation. Les lois de finances sont régulièrement mises à jour, il est donc important de vérifier l’éligibilité de ces dispositifs lors de votre investissement.
- Fonctionnement des dispositifs : Chaque dispositif a ses propres conditions d’éligibilité (zone géographique, niveau de performance énergétique du bien, etc.), ses avantages fiscaux (réduction d’impôt, abattement sur les revenus locatifs, etc.) et ses engagements (durée de location, plafonds de loyer et de ressources des locataires, etc.).
- Comparaison des dispositifs : Comparez les différents dispositifs en fonction de vos objectifs (réduction d’impôt, revenus locatifs, etc.) et de votre situation personnelle (revenus, patrimoine, etc.). Le dispositif Pinel, par exemple, est soumis à des plafonds de ressources des locataires et de loyers, et concerne les zones tendues. Le Denormandie, lui, est plutôt axé sur la rénovation de biens anciens.
- RE2020 : Analysez l’impact des nouvelles réglementations environnementales (RE2020) sur les dispositifs de défiscalisation immobilière. La RE2020 impose des exigences plus strictes en matière de performance énergétique des bâtiments neufs, ce qui peut influencer le coût des constructions et la rentabilité des investissements.
Optimisation des revenus locatifs : charges déductibles, régime fiscal (micro-foncier vs. réel)
L’optimisation des revenus locatifs passe par la déduction des charges et le choix du régime fiscal le plus avantageux.
- Charges déductibles : Vous pouvez déduire de vos revenus locatifs certaines charges, comme les travaux de réparation et d’entretien, les assurances, les frais de gestion, les impôts fonciers, les intérêts d’emprunt, etc. Conservez tous les justificatifs.
- Régimes fiscaux : Vous avez le choix entre deux régimes fiscaux pour vos revenus locatifs : le régime micro-foncier et le régime réel. Le régime micro-foncier offre un abattement forfaitaire de 30% sur les revenus locatifs, tandis que le régime réel permet de déduire l’ensemble des charges réelles. Le choix du régime le plus avantageux dépend de vos revenus locatifs et du montant de vos charges. En général, si vos charges dépassent 30% de vos revenus locatifs, le régime réel est plus intéressant.
- Statut LMNP/LMP : Explorez les possibilités d’optimisation fiscale offertes par le statut LMNP/LMP (Location Meublée Non Professionnelle/Professionnelle). Ce statut permet de bénéficier d’un régime fiscal avantageux pour les locations meublées, avec la possibilité d’amortir le bien et le mobilier.
Comprendre le prêt relais
Le prêt relais est une solution de financement transitoire destinée aux propriétaires qui souhaitent acquérir un nouveau bien avant d’avoir vendu leur logement actuel. Il permet de financer l’achat en attendant la vente, mais il est crucial d’en comprendre les implications. Le prêt relais est généralement accordé pour une durée limitée, souvent 12 à 24 mois. Le montant accordé dépend de la valeur estimée du bien à vendre, déduction faite du capital restant dû sur le prêt immobilier en cours.
Il existe principalement deux types de prêt relais : le prêt relais sec, qui couvre uniquement le montant du nouveau bien, et le prêt relais adossé, qui inclut également le capital restant dû sur l’ancien prêt. Bien que pratique, le prêt relais présente des inconvénients : son coût est généralement plus élevé qu’un prêt immobilier classique, et il comporte un risque si le bien n’est pas vendu dans les délais, ce qui peut entraîner des difficultés financières. Il est donc important d’évaluer attentivement sa situation financière et le marché immobilier avant de recourir à cette solution.
En conclusion
Le réinvestissement immobilier est une opération complexe qui nécessite une planification rigoureuse et une bonne connaissance des mécanismes financiers. En optimisant votre mise de fonds, en négociant un prêt avantageux, en choisissant le bon investissement et en optimisant votre fiscalité, vous pouvez maximiser vos chances de réussite et atteindre vos objectifs financiers. La conjoncture actuelle, avec un taux moyen pour les crédits sur 20 ans qui oscillent entre 4,20% et 4,5% en octobre 2023 selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA ( Source : Observatoire Crédit Logement/CSA ), rend la négociation d’autant plus importante.
N’hésitez pas à vous faire accompagner par des professionnels (courtiers, notaires, conseillers financiers) pour vous aider à prendre les meilleures décisions et à optimiser votre projet de réinvestissement. Téléchargez notre guide gratuit pour préparer au mieux votre projet et bénéficier de conseils personnalisés. Un accompagnement personnalisé peut vous faire gagner du temps, de l’argent et vous éviter des erreurs coûteuses.